Qu’est-ce que le manga ?
Au Japon, pour le manga tout débute avec les magazines de prépublication. Il en existe environ 300 (pour certains la pagination peut atteindre les 700 pages) qui visent tous un public différent, selon l’âge, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle. Le plus important est le Shonen Jump tiré à plus de 5 millions d’exemplaires.
Ces hebdomadaires ne sont pas chers en rapport à leur pagination (en moyenne ils sont à 230 yens, soit un peu moins de 2 euros).
En général les Japonais les lisent durant leur trajet en transport en commun et les jettent ensuite.
Ces hebdomadaires sont imprimés en noir et blanc sur du papier recyclé. Ils comportent une dizaine de chapitres de manga différents, obligeant les studios à une créativité et à une production accrue. Les auteurs, appelés mangaka, s’entourent donc d’assistants afin de respecter des délais très courts : on peut citer par exemple le Studio Mashroom de Katsuhiro Otomo (Akira) ou le Bird Studio d’Akira Toriyama (Dragon Ball).
Lorsqu’une série plaît au public, elle est publiée dans un format poche et souple (celui que l’on trouve en France) sur du papier de meilleure facture et avec une plus belle qualité d’impression. Ces manga d’environ 200 pages se déclinent en séries qui peuvent atteindre 42 volumes, comme Dragon Ball par exemple. C’est l’équivalent de nos albums de BD franco-belges que l’on trouve en librairie spécialisée. À la différence près que le rythme de parution est plus soutenu : plusieurs tomes sortent durant l’année, contrairement aux auteurs européens qui publient un album par an en moyenne.
Au Japon, le manga fait partie intégrante de la vie quotidienne des Nippons (40% des livres achetés au Japon sont des manga). Dès leur plus jeune âge, l’histoire ou la religion sont enseignés dans les écoles primaires grâce aux manga. Dans la rue on trouve des distributeurs de manga, les affiches publicitaires sont omniprésentes, des séries sont diffusées à la télévision. Une vraie culture manga existe au Japon.
Le succès du manga, en général, repose en grande partie sur sa capacité à traiter de nombreux sujets et à toucher un large public :
-Le manga romantique pour les jeunes filles où les histoires d’amour sont omniprésentes, et où l’on retrouve des séries comme Sailor Moon, Contes d’Adolescences, Full Moon.
-Les manga sportifs où l’humour s’associe aux scènes sportives (Eye Shield 21)
-La science-fiction est un thème très codifié, avec des subdivisions comme l’anticipation, le post-apocalyptique ou le mecha (robots géants). Le Cyber Punk est également prisé comme sous-section de la SF, on y retrouve fréquemment des mechas et autres cyborgs humains, comme dans Apple Seed ou Ghost in the Shell.
-L’Heroic Fantasy est un thème cher aux Japonais, qui leur permet de remanier de vieilles légendes du type Roi Arthur et autres Seigneur des Anneaux, ou des histoires de mythologie céleste (Bastard) ou médiéval fantastique (Berserk).
-L’humour tient une part très importante dans le manga, sorte d’exutoire qui peut aller de l’humour fin à la dérision la plus complète comme dans Docteur Slump ou encore Mickael ?!
-Le Japon ancien passionne également, avec des références aux samouraïs et à l’Histoire. L’un des manga les plus connus et appréciés du genre est Kenshin, le vagabond.
Les thèmes sont pléthores : des histoires d’horreur comme dans La Dame de la Chambre close, l’Ecole emportée ou Baptism, des séries historiques, érotiques, gastronomiques telles que Sommelier, voire même l’histoire d’un champion d’équitation, les déboires d’un salary man ou d’un joueur de Go.
Le manga, la télévision et le cinéma
Quand un manga remporte un certain succès, il peut être adapté en dessin animé pour la télévision. Les plus populaires dépassent les 200 épisodes, pour une durée moyenne de 26 minutes par épisode. Mais la consécration ultime pour un mangaka, c’est l’adaptation de son œuvre en long métrage. C’est le sort qu’ont connus Akira d’Otomo, Ghost in the Shell, ou plus récemment Apple Seed. De ces films sont parfois tirés des animés comics qui sont en fait des ouvrages reprenant les principaux celluloïds des films d’animation pour les transposer sur papier, tels Princesse Mononoke, le Voyage de Chihiro ou encore le Château Ambulant, Pompoko, Contes de Terremer.
Un autre dérivé de série à succès est le téléfilm tiré du manga, ainsi Say Hello to Black Jack ou Hana Yori Dango sont des séries télévisées diffusées sur les chaînes nationales.
Je rajoute quelque chose à ces informations, il existe quatre catégories de manga contenant des sous parties, ce sont les genres de mangas qui ont été donnés précédemment.
Shonen : C'est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée de jeunes adolescents. La traduction : Adolescent
Shojo : C'est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée de jeunes adolescentes. La traduction : Jeune fille ou petite fille
Seinen : C'est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée par les jeunes adultes [15 - 30 ans] plus précisément, de sexe masculin. La traduction : Jeune homme
Redikomi : C'est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée par les jeunes adultes [15 - 30 ans] plus précisément de sexe féminin. La traduction : Ladies Comic
Kodomo : C'est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée d'enfants. La traduction : Enfant
Hentai : C'est un type de manga à caractère pornographique. La traduction : Transformation, Perversion, Métamorphose.
Ecchi : Au Japon, le terme est aussi utilisé avec une connotation sexuelle pouvant avoir le sens de « sexuellement inapproprié », « sexe », « érotique » ou « pornographique ». La traduction : Indécent, Lubrique
En tout, il existe différents types de mangas dans lesquels chacun pourra trouver son bonheur.
Le premier père connu du man-ga (=Esquisse spontanée, dessins au gré de la fantaisie ...) est Katsushika Hokusai (1760-1849).
Le Gakyōjin (=vieux fou peintre) de son surnom le plus connu (il en eu plus de cinquantes !), inventa le man-ga quasi-spontanément. Il le définissait (Source personnelle) comme l'art de figer un mouvement, un peu comme la photographie le ferait de nos jours.
Le dessin le plus connu de Hukosai est La grande vague de Kanagawa